L'Epouse de Christ

Apocalypse 19;13 il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu.

L'Epouse de Christ
Enseignement Alexander Islop

Le Grand Dragon Rouge / première partie

Ce formidable ennemi de la vérité est spécialement dépeint au verset 3 du ch. XII de l’Apocalypse:

« Et alors il parut dans le ciel un autre signe, c’était un grand dragon couleur de feu. » (Apocalypse XII, 3). Tout le monde admet que c’est le premier grand ennemi qui dans les temps évangéliques assaillit l’Église chrétienne.
Si l’on considère les termes dans lesquels il est décrit et les actes qu’on lui attribue, on verra qu’il y a une grande analogie entre ce dragon et le premier ennemi qui s’éleva contre l’ancienne église de Dieu quelque temps après le déluge. Le mot dragon, suivant les idées auxquelles on l’associe d’ordinaire, est bien fait pour égarer le lecteur en rappelant à son esprit les dragons fabuleux et ailés de l’antiquité. Quand cette divine
description fut donnée, l’expression de dragon n’avait point ce sens-là chez les auteurs sacrés ou profanes. Le dragon des Grecs, dit Pausanias, n’était pas autre chose qu’un grand serpent2, et le contexte montre que c’était bien le cas ici; car ce qui est appelé dragon dans le 3e verset (Apocalypse XII, 3) est simplement appelé serpent dans le 14e (Apocalypse XII, 14). Le mot traduit par rouge signifie proprement couleur de feu. Le
dragon rouge signifie donc dragon de feu, ou serpent de feu. C’est exactement le même qui, dans la première forme de l’idolâtrie, sous le patronage de Nemrod, apparut dans l’antiquité. Le serpent de feu des plaines de Shinar semble avoir été le grand objet de culte. Les preuves les plus solides montrent que l’apostasie commença chez les fils de Noé par le culte du feu, et cela, sous le symbole d’un serpent.
Nous avons déjàvu, en diverses occasions,que le feu étaient adorécommeétant la lumière et la force purificatrice. Or, il en était ainsi à l’origine. Toute l’antiquité, en effet, désigne Nemrod comme ayant inauguré ce culte du feu3. Nous avons déjà prouvé l’identité de Nemrod et de Ninus; on le représente aussi sous le nom de Ninus comme introduisant la même coutume. Dans un fragment d’Apollodore, il est dit que Ninus apprit aux
Assyriens à adorer le feu4. Le soleil, grande source de lumière et de chaleur, était adoré sous le nom de Baal.
Or, puisque le soleil était adoré sous ce nom aux époques les plus reculées, cela montre bien le caractère audacieux de ces premiers commencements de l’apostasie. On a cherché à montrer que le culte du soleil et des corps célestes était une pratique excusable dans laquelle la race humaine pouvait innocemment tomber.
Mais comment cela a-t-il pu se faire? Dans le langage primitif de l’humanité, le soleil s’appelait Shamesh, c’est-à-dire le serviteur. Ce nom était sans doute donné d’en haut pour rappeler au monde cette grande vérité que l’astre du jour, quelque glorieux qu’il fût, n’était après tout que le ministre de la bonté du grand créateur invisible envers ses créatures terrestres.
Les hommes le savaient et néanmoins avec cette entière connaissance, ils mirent le serviteur à la place du maître; ils l’appelèrent Baal, le seigneur, et l’adorèrent en conséquence. Aussi quelle signification dans ces paroles de Paul:

« Connaissant Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu; mais ils ont changé la vérité en
mensonge, et ont adoré et servi la créature, au lieu du Créateur, qui est Dieu au-dessus de tous, béni éternellement. » (Romains I, 21-25).

Le commencement du culte du soleil et du culte de l’armée du ciel était donc un péché contre la lumière, un péché de présomption, de lèse-majesté contre le ciel. Comme le soleil dans les cieux était le grand objet du culte, ainsi le feu était adoré comme son représentant sur la terre. Vitruve fait allusion à ce culte primitif du feu, quand il dit que les hommes se formèrent tout d’abord en états et en communautés en se réunissant autour des feux5. Et ceci est exactement d’accord avec ce que nous avons déjà
vu (p. 174) à propos de Phoronée, que nous avons identifié avec Nemrod; on lui attribuait l’invention du feu,……….

2 PAUSANIAS, liv. II,Corinthiaca, ch. 28, p. 175.
3 JOHANN. CLERICUS, tome II, p. 199, et VAUX, p. 8.
4 MÜLLER, frag. 68, vol. I; p. 440.
5 VITRUVE, vol. II, liv. II, ch. I, p. 36, etc.

…………..et on le considérait aussi comme le premier qui ait réuni la race humaine en communautés. En même temps que le soleil, le grand dieu du feu, le serpent eut aussi son culte et s’identifia avec lui (fig. 52).

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Dans la mythologie du monde primitif, dit Owen, le serpent est
universellement le symbole du soleil6. En Égypte, l’un des symboles les plus communs du soleil ou du dieu soleil est un disque entouré d’un serpent7. Voici croyons-nous, la raison première de cette identification: comme le soleil était la grande lumière du monde physique, ainsi le serpent était considéré comme la grande lumière du monde spirituel, qui donnait à l’humanité la connaissance du bien et du mal.
Ceci implique naturellement une affreuse dépravation de la part des meneurs dans un pareil système, si on considère l’époque où il commença; mais c’est là, je le crois, le véritable sens de cette identification. En tout cas, nous avons des preuves scripturaires et profanes, pour établir que le culte du serpent commença en même temps que le culte du feu et du soleil. La déclaration inspirée de Paul sur cette question nous paraît décisive:

« Ce fut, dit-il, quand les hommes connaissaient Dieu, mais qu’ils ne le glorifiaient pas comme Dieu, qu’ils changèrent la gloire de Dieu, non seulement en des images semblables à l’homme corruptible, mais en des images de bêtes rampantes, c’est-à-dire de serpents. » (Romains I, 23)

l’histoire profane s’accorde avec cette déclaration. Parmi les auteurs profanes, Sanchoniathon, le Phénicien, qui, dit-on, vivait à l’époque de Josué, s’exprime ainsi: « Thoth le premier attribua quelque chose de la nature divine au serpent
et à la tribu du serpent, et il fut imité en cela par les Phéniciens et les Égyptiens. » Cet animal, en effet, lui paraissait le plus spirituel de tous les reptiles: il est, dit-il, de la nature du feu; car il déploie une agilité incroyable, et se meut par le simple effet de sa volonté sans le secours de mains ni de pieds. En outre, il vit très longtemps et a la vertu de renouveler sa jeunesse, ainsi que l’a déclaré Thoth dans ses livres sacrés; c’est
pour ces raisons qu’on a introduit cet animal dans les mystères et dans les rites sacrés8.
Or, Thoth, il faut se le rappeler, était le conseiller de Thamus, c’est-à-dire Nemrod9.

Cette déclaration nous permet donc de conclure que le culte du serpent formait une partie de l’apostasie primitive de Nemrod. La nature de feu du serpent à laquelle l’extrait ci-dessus fait allusion est partout chantée par les poètes païens.
Virgile, parlant de cette nature divine attribuée aux serpents, comme le remarque l’auteur des « Pompéiens »10,
décrit le serpent sacré qui sortit de la tombe d’Anchise, lorsque son fils Énée a offert le sacrifice, en des termes qui jettent une vive lumière sur le langage de Sanchoniathon, et sur le serpent de feu dont nous nous occupons. « À peine avait-il fini de parler que du fond de l’asile sacré sort un énorme serpent dont le corps déroule sept immenses anneaux, sept replis tortueux; il embrase mollement la tombe, et se glisse autour des
autels. Son dos est émaillé d’azur, et ses écailles tachetées étincellent de tout l’éclat de l’or11. »
Il n’est donc pas étonnant que le culte du feu et le culte du serpent aient été réunis. Le serpent aussi, renouvelant chaque année sa jeunesse, était sans doute représente à ceux qui voulaient une excuse pour leur idolâtrie, comme un emblème exact du soleil, le grand régénérateur, qui chaque année régénère et renouvelle la nature, et qui une fois divinisé, fut adoré comme le grand régénérateur des âmes.

6 OWEN, dans DAVIES, Les Druides, note p. 437.
7 BUNSEN, Hiéroglyphes, vol. I, p. 497.
8 SANCHONIATHON, liv. I, p. 46-49.
9 Voir note 1, p. 88.
10 Vol. II, p. 104.
11 Virgile, liv. V, v. 84-88.

La suite prochainement…….

Enseignement du Réverend Alexander Islop, 19ème siècle.

 

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